Immunothérapie par anti-PD1 et carcinomes épidermoïdes cutanés localement avancés : un futur proche ? - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
Le carcinome épidermoïde cutané (CEC) est un des cancers les plus fréquents, avec un taux d’incidence en augmentation. Bien que le traitement chirurgical permette dans la majorité des cas d’obtenir la guérison, une extension locorégionale ou métastatique inopérable est possible. Les traitements de référence des stades avancés sont la radiothérapie, la chimiothérapie ou la thérapie ciblée avec une réponse modeste et des effets secondaires (ES) fréquents. L’immunothérapie anti-programmed death-1 (PD-1) a récemment fait ses preuves dans de nombreux cancers, et particulièrement dans les carcinomes épidermoïdes de la région oto-rhino-laryngée, suggérant une possible efficacité dans les CEC. Nous rapportons ici deux cas de CEC localement avancés traités par anti-PD1.
Observations |
Cas 1. Un homme de 80 ans a présenté en mai 2015 un CEC de la région temporale gauche traité par chirurgie et radiothérapie (Annexe A). En février 2016, il a récidivé localement sous une forme inopérable. Il a reçu plusieurs lignes de chimiothérapie (cetuximab, carboplatine, 5-fluorouracil) avec de nombreux ES. Malgré ces traitements, le CEC a progressé, envahissant la région temporale. La tomodensitométrie (TDM) montrait une extension à l’os et au muscle temporal. Un traitement par pembrolizumab, 2mg/kg toutes les 3 semaines, a été débuté en octobre 2016. Après deux perfusions, nous avons noté une diminution significative de la taille de la tumeur. Après 6 perfusions, elle mesurait seulement 2×2cm. Le traitement est poursuivi actuellement sans effets secondaires.
Cas 2. Un homme de 76 ans a été opéré d’un CEC cervical gauche en novembre 2015 (Annexe A). Un an plus tard, il a présenté une récidive locale d’extension rapide, pour laquelle une chirurgie ou une radiothérapie n’étaient pas envisageables. Une chimiothérapie associée au cetuximab a été administrée durant trois mois sans efficacité. La TDM montrait une masse qui laminait la veine jugulaire au contact. Un traitement par pembrolizumab, 2mg/kg toutes les 3 semaines, a été débuté en janvier 2017. Après une seule perfusion, nous avons noté une diminution considérable de la taille de la tumeur qui s’est confirmée après 3 perfusions.
Discussion |
Nous rapportons ici deux cas de réponse significative à l’immunothérapie par anti-PD1 pour deux patients avec CEC localement avancés, pour lesquels les thérapeutiques habituelles ont été inefficaces. Dans la littérature, on retrouve sept cas de CEC localement avancés qui ont répondu favorablement aux anti-PD1. Parmi ces cas, les ES ont été rares et peu sévères, sans aucune interruption de traitement. De plus importantes études avec un plus grand nombre de patients sont nécessaires pour démontrer l’efficacité et la tolérance des anti-PD1 dans les CEC localement avancés ou métastatiques à distance. Néanmoins, il s’agit d’une option qui paraît désormais prometteuse.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anti-PD-1, Carcinome épidermoïde cutané, Immunothérapie, Pembrolizumab
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.250. |
Vol 144 - N° 12S
P. S170 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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